Rapport de Mission : été 1918

Par : Merlin

Journal Personnel de Merlin DEX été 1918.



"Je suis sorti avec mes deux coéquipiers, en fin de journée suite à l’alerte donnée par nos hommes sur le Front. Un observateur avait vu trois appareils ennemis voler droit sur l’une de nos installations les plus sensibles à quelques kilomètres de notre aérodrome. J’ai enfilé mon équipement, le plus rapidement possible en hurlant à mon mécanicien de faire chauffer le moteur de mon SPAD XIII. Deux autres pilotes de l’entente ont suivi le mouvement, un officier Anglais, le lieutenant Fossey, et le Tenente VERDI, un italien. Nous sommes montés rapidement sous la couverture nuageuse pour filer droit vers une interception du trio allemand. Nous sommes arrivés sur zone juste à temps pour engager le combat avec les Boches. L’installation alliée était encadrée et protégée de quatre ballons entre lesquels étaient tendus de lourds filets d’acier... un piège mortel pour de jeunes pilotes inexpérimentés. Mais ceux là n’en étaient pas.

Fossey devait engager le Fokker DVII, Verdi le UFAG... Je piquai donc droit sur l’albatros... Mais contre toute attente, le biplace autrichien vira vers moi. Je fus pris par surprise, comme un bleu ! Le pilote fit feu sur moi à plusieurs reprises faisant voler autour de moi les armatures de mon pauvre Spad. L’étau se resserra lorsque le Fokker m’engagea à son tour... Cerné et criblé de balle, mon Spad ne fit pas long feu. Dans un réflexe de survie, je fis feu à mon tour sur l’oiseau de proie allemand. Je vis voler un peu de sang sur la carlingue du Fokker... J’ai sans doute blessé le pilote, mais bien trop tard... mes commandes répondaient mal, l’un des haubans était en miettes, un volet déchiqueté... Avec un sang froid dont je ne me sentais plus capable, je tentai de poser mon brave coucou... Je dois la vie à véritable miracle... A peine blessé au bras gauche, et griffé au visage par un buisson de ronces, je pus m’extirper de mon grand oiseau abattu...

Je levai alors les yeux au ciel pour voir le combat se poursuivre... l’Ufag et le Fokker attaquerent l’un des ballons pour en faire tomber les filets... Leurs rafales précises et mortelles en virent rapidement à bout... mais mes deux coéquipiers ne laissèrent pas ce crime impuni. Tandis que le Fokker piquait déjà vers son objectif, il fut pris en chasse par Verdi qui fondit à son tour vers le sol et cueillit le DVII d’une rafale précise et fatale ! La suite est plus confuse dans mon esprit... je me souviens avoir vu le Snipe de Fossey chasser inlassablement le Ufag tandis que l’Albatros virait large pour revenir au combat, Mais je le vis tomber à son tour. Je pense que Verdi obtint une seconde victoire aujourd’hui... Mais le doute subsiste.

Puis le UFAG resta seul face à deux pilotes acharnés ! Mais probablement à court de carburant, il finit par reprendre le chemin du retour. Verdi et Fossey jugèrent sans doute que c’en était assez pour aujourd’hui. Ils le laissèrent rentrer chez lui...

Je pus moi même rejoindre mon groupe, en vie et en relativement bonne forme... Mais je le répète, c’est un véritable miracle ! Comment ai je pu être aussi... inconscient, comment ai je pu me montré aussi insouciant... j’aurais dû garder mes distances au lieu de plonger stupidement dans la mêlée comme un bleu désireux d’en découdre ! Malgré mon expérience, il m’arrive encore de réagir en gamin excité par le combat que j’étais au début de mon engagement dans ce conflit... "


Merlin DEX.

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