Rapport de Mission : 15 février 1917

Par : Merlin

Journal personnel - Prison allemande d’Arras, territoire occupé du Nord de la France.

Merlin DEX, Royal Canadian Air Force.

Le 15 février 1917.

"J’ai effectué ce matin ma première mission en territoire hostile, comme observateur sur un RE8 anglais. Je ne m’attendais pas à finir ici dans les quartiers réservés aux prisonniers pilotes de ces geôles allemandes.



Notre mission devait simplement permettre de faire gagner du temps à nos troupes faisant face à une percée de blindés allemands. Passer au dessus de leurs lignes et lâcher quelques bombes sur les tanks ennemis pour réduire au maximum leurs nombres et leur vitesse de progression.



Tout aurait dû se passer sans réel problème. Mais le sort en décida autrement. Une patrouille d’Albatros DIII fit irruption inopinément dans notre espace. Les nieuport 17 ne tirent pas longtemps face à la puissance de ces nouveaux appareils ennemis.



Une fois notre escorte abattue par ses soins, un pilote allemand vira sur nous pour faire feu. j’avais anticipé, heureusement son attaque et fait signe à mon pilote de descendre. Le DIII se trouva alors au dessus de nous et je lui assénai quelques rafales de ma Lewis flambant neuve !



Il tira lui aussi... l’échange dura quelques secondes, je vis les balles fuser autour de moi, les entendis éclater les armatures du RE8, et briser l’un des câbles de gouverne. Mon pilote me fit signe que l’appareil était endommagé et qu’on ne pourrait sans doute pas le ramener à la maison...

Perdu pour perdu, je m’acharnai sur le DIII. Ma pugnacité fut payante. Je le vis prendre feu, tenter de se dégager, puis plonger vers le sol... pour finir par se désintégrer dans une gerbe de poussières et de flammes !



Ma première victoire ! Et ma première défaite... Notre RE8 finit par toucher le sol, en un seul morceau, grâce à l’efficacité de mon pilote... mais loin derrière les lignes ennemis.



Un détachement ennemis nous encercla rapidement... nous nous sommes constitués prisonniers et avons été conduit ici, près d’Arras. Nous sommes bien traités, c’est déjà une bonne chose, mais les officiers allemands sont avides de renseignements et les interrogatoires se font de plus en plus musclés...

Les gardes reviennent pour m’interroger... Ce sont peut-être mes derniers instants..."

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